Comme en 2020 (au début du cycle du RMT), un état des lieux des actions menées par les ODG sur le changement climatique, et leurs attentes a été réalisé fin 2025.
Dans les AOP laitières bovines, des travaux spécifiques sur l’adaptation au changement climatique des élevages ont été réalisés au cours de la décennie 2010/2020 (notamment via Climalait). L’appropriation par les filières de ces connaissances s’est poursuivie au cours des 5 dernières années avec des actions locales. Ces initiatives ont été complétées par des projets visant à approfondir certaines voies d’adaptation (comme l’intégration possible de nouvelles ressources fourragères dans la ration des animaux en lien direct avec les impacts du changement climatique sur la disponibilité fourragère), à préciser les modes de mobilisation des modélisation climatiques au service des exploitations et des filières ou à envisager différents scénarii d’évolution (projets Adaopt et Festig par exemple).
Dans les AOP laitières caprines, cette thématique a été prise en compte via des projets depuis 2020. Grâce entre autres aux programmes REDCap (financé par l’ANICAP Nouvelle-Aquitaine et la région Nouvelle-Aquitaine) et CapClimat Territoires (financé par l’ANICAP), les leviers d’adaptation – à l’échelle du système fourrager, du troupeau, des cultures et même de la fromagerie- ont été abordés pour 8 AOP, dans des territoires variés : Chabichou du Poitou, Mothais sur feuille, Rocamadour, Pélardon, Crottin de Chavignol, Mâconnais, Charolais et Picodon. Les données mobilisées et les principales conclusions sont également mobilisables par les autres AOP des zones concernées. Un genially synthétise les résultats et les principaux leviers techniques (ici). Un jeu-sérieux – ClimaCap- a été développé pour sensibiliser les éleveurs. Il permet de prendre en compte les contraintes liées aux cahiers des charges.
Le projet ADAoPT a permis de mobiliser des filières très variées en tant que terrains d’étude et a permis de prendre en compte l’enjeu « filière » dans les stratégies d’adaptation au changement climatique. De multiples approches méthodologiques et thématiques ont été testées. Un genially (lien) synthétise les principaux résultats et permet de mobiliser cette variété de méthodes utilisées dans le cadre du projet.
On constate par ailleurs que certaines ODG ont entamé des réflexions sur leur cahier des charges, pour s’adapter aux conséquences du changement climatique, notamment sur des indicateurs de part d’herbe et de fourrages secs, sur les modalités de sortie des animaux, de chargement. Ces demandes de modifications visent à permettre aux filières/exploitations (?) d’être plus résilientes, notamment vis à vis des sécheresses et canicules de plus en plus fréquentes lors de la période estivale.
- En effet, Certaines AOP sont confrontées à des difficultés pour maintenir le pâturage, notamment en période estivale, et plus largement sur le maintien de la ressource fourragère disponible tant en nature qu’en quantité).
- Certaines AOP sont confrontées à des délimitations de zone très restrictives (surface, spécialisation agricole, urbanisation). Avec le changement climatique, cette caractéristique peut devenir un risque en raison d’une disponibilité fourragère qui se réduit fortement.
- Par ailleurs, un ODG a travaillé à la construction d’un argumentaire explicitant l’adaptation du cahier des charges aux conséquences du changement climatique, et en mettant en avant les forces et menaces du cahier des charges sur l’adaptation des éleveurs.
Au-delà des effets du changement climatique sur les ressources alimentaires des troupeaux, préoccupation première des éleveurs sous AOP, une question de plus en plus fréquente porte sur les conséquences de l’évolution du climat sur les qualités (technologique, nutritionnelle, organoleptique, et sanitaire) des laits, sujet abordé dans le projet CLIMONUT en filière ovine.
Globalement, il ressort la nécessité de la part des ODG d’intégrer la thématique de l’adaptation au changement climatique dans une réflexion plus globale sur les enjeux de la filière et de ses producteurs, les enjeux économiques, du travail, environnementaux notamment étant connectés à ceux liés au changement climatique. Le prochain cycle du RMT prendra cela en compte. »
Pour plus d’information
Alexandra Jacquot – ODG Langres : contact@fromagedelangres.com
Christophe Berthelot – CERAQ : christophe.berthelot@ceraq.fr
Jérémie Jost – IDELE : jeremie.jost@idele.fr